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Passants sous la pluie

Le Parapluie bleu

Il est doux, quand gronde l’orage et que la pluie inonde la ville, d’assister de quelque lieu épargné, abrité du vent et de la tempête, à l’agitation des passants.

Entre les « paysages » et les « scènes » de pluie, il y a la différence entre le silence rituel et la pantomime sonore, entre la ville magnifiée par les libations, émue par les éléments, et celle où des forces mystérieuses bousculent les habitants, les livrent à une chorégraphie inquiète, les dispersent à travers les trottoirs ou les passages piétons rayés de bandes blanches.

Dans ces photos, il pleut souvent à verse. Il pleut sur tous les parapluies de la ville. Et je pourrais dire, comme dans le poème d’Apollinaire, « c’est vous aussi qu’il pleut, merveilleuses rencontres de ma vie ». Mais ce serait trop beau, trop enjolivé, ou trop simple. Je préfère écrire, plus confusément : c’est vous qu’il pleut, étincelles du temps, instantanés épars, émotions jaillies du cœur battant de la vie.